A ce jour, nous ne possédons très peu de renseignements sur le mobilier de l’église : un maître autel en partie en bois ; un autel latéral en bois, une sainte vierge. On notera la présence d’un chemin de croix béni le 28 janvier 1894 par le vicaire général Courivault.

Les fonds baptismaux

Nous aurions dû parler de la cuve baptismale en décrivant la nef, car étant incrustée dans le mur septentrional de cette dernière, elle doit être considérée comme faisant partie de l’immeuble, mais, vu son antiquité, elle nous a paru mériter une mention particulière. Elles sont rares en effet, les cuves baptismales de son âge.
Celle-ci est encore en service pour l’administration du sacrement. La vasque circulaire de 0,44 m. de diamètre intérieur, est creusée dans un bloc carré de calcaire du pays ; à chaque angle, se détache une colonne cylindrique engagée de 0,48 m. de haut et dont la base disparaît dans le sol. Les chapiteaux frustres ne laissent rien distinguer de l’ornementation de leurs corbeilles. Celles-ci, cependant non épaulées, étaient sculptées. On sent encore au touché de vagues reliefs de motifs disparus. Au-dessus des tailloirs courts, au bord du bloc, un galon chargé de dents de scie très prononcées.
Cette cuve, par cette ornementation, sa forme et sa facture générale, semble être de la première période de l’ère romane, doit provenir de l’église du XIème siècle dont nous avons reconnu le goutterot et occuper encore son emplacement primitif, emplacement absolument liturgique, au Nord, près de la porte. C’est une relique précieuse aux habitants ; au-dessus d’elle tous leurs ancêtres reçurent le baptême et ainsi faits enfants de l’Eglise catholique dot ils ont membres et fiers de l’affirmer.

Mesure de la Renaissance

Naguère, près de ces fonds, était une pierre creusée d’une vasque qui longtemps servit à contenir l’eau bénite. Mise hors de l’élise, elle se trouvait sur la place publique. Haute de 0,50 m., elle affecte la forme d’une petite barrique mise sur une de ses fonds, dont le diamètre extérieur est de 0,53 m. Sur elle ont été dessinés les douelles du fût. Renflées en leur milieu, celles-ci semblent être maintenues par un cercle figuré par une moulure ceinturant la pierre près d’un trou simulant celui de la bonde. Chacun des fonds est creusé d’une cupule à fond plat et à bord à peu près perpendiculaire sur ce dernier. A une de ces cupules, le trou de bonde sert d’exutoire au liquide qu’elle aurait pu contenir. A n’en pas douter, nous avons là creusées dans une même pierre, deux de ces mesures du XVIème siècle servant à la réception des dîmes de la paroisse, l’une pour les grains, l’autre pour un liquide quelconque, probablement du vin. Un cercle de fer portant tourillons fixé de chaque côté de la moulure de ceinture, permettait à la pierre de basculer, mettant ainsi en service telle des cupules dont on avait besoin.
Devenues rares de nos jours, ces sortes de mesures sont précieuses pour l’histoire. Cette pierre les portant mériterait donc mieux que d’être abandonnée sur la place publique, exposée aux injures du temps et des passants. Ne pourrait-on pas la réintégrer dans l’église à qui elle appartient ou la déposer dans un musée.

 

D’après H. et E du Ranquet

Extrait du Bulletin de la Société Archéologique et Historique de la Charente, 1940